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JOURNAL DE BORD : 500 JOURS D’UN EXTRÊME À L’AUTRE DE L’AMÉRIQUE


Février 2024


Je quittais mon pays natal il y a de ça presque un an et demi, avec un diplôme de master en poche et des rêves plein la tête.


Ma soif d’appendre, de rencontrer et de découvrir m’ont emmenée d’un bout à l’autre du continent américain et m’ont poussée à dépasser mes limites. Au fil du chemin et des mois, je me suis ainsi découverte de nouvelles facettes, bien loin de la jeune étudiante Strasbourgeoise qui essayait de se frayer un chemin dans le monde de l’événementiel.




En proposant mon aide aux locaux dans les différents pays que j’ai traversés, j’ai touché à différentes missions.


J’ai ainsi œuvré pour la protection des tortues marines dans les Caraïbes et j’ai pu donner des conférences à ce sujet auprès d’étudiants locaux et américains. Quelques mois plus tard, j’apportais mon aide au projet de Miguel, un Costaricain qui lançait son camp de surf autosuffisant. De l’accueil des voyageurs à la photographie des leçons de surf en passant par le jardinage, j’ai pu acquérir différentes compétences.


En arrivant finalement au Canada avec un permis travail début juin, je décidais alors de trouver des jobs saisonniers et de découvrir le pays de cette manière. Une méthode d'apprentissage professionnel qui s'avère très efficace ! J’ai passé l’été dernier à travailler pour un lodge de pêcheurs au cœur des montagnes de la Colombie-Britannique avant de monter vers le grand Nord où j’exerce aujourd’hui le métier de guide de balade en chiens de traîneau et de randonnée en raquettes. Chaque jour j'emmène des huskies fouler la neige dès les premiers rayons du soleil avec des touristes venus du monde entier pour vivre ça !



Ce voyage est finalement un voyage à travers moi-même avant tout et me permet de me redécouvrir dans différents environnements très diversifiés.


J’ai beaucoup mis à l’épreuve mes capacités d’adaptation au cours de ce périple en bouleversant mon quotidien très fréquemment et j’admets qu’il m’arrive parfois d’être moralement fatiguée. En changeant d’environnement, je dois constamment me trouver de nouveaux repères, ce qui prend généralement plusieurs mois - cela signifie faire connaissance avec les locaux, s’habituer à un nouveau “chez moi”, apprendre à connaître un nouveau chef et de nouveaux collègues, s’adapter à une nouvelle entreprise et à de nouvelles méthodes de travail, découvrir la nature environnante et ses risques, me recréer une routine, etc.


Me plonger dans l'inconnu pour vivre sans cesse des expériences nouvelles me procure cependant beaucoup d’excitation et reste selon moi la meilleure manière de m’enrichir.


Alors je ne suis toujours pas capable de répondre à la fameuse question "où te vois-tu dans 5 ans ?", je n'ai pas la moindre idée de la carrière que je veux mener, ni de l'endroit où j'aurai envie de m'installer un jour et parfois ça me fait peur, je ne vais pas m'en cacher. En attendant j'ai décidé de vivre au rythme de mes envies et ça, ça n'a pas de prix.

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