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TOUR D'ISLANDE EN AUTOSTOP : UNE AVENTURE HUMAINE


 

SOMMAIRE


Première expérience magique en Islande : observer un volcan en éruption


Reykjavik : une métropole nordique vibrante


Une nuit dans une ferme islandaise


Le trek du Laugavegur, dans les Highlands islandais

  • Rejoindre Landmannalaugar en autostop : un vrai défi

  • Premier soir au camp de départ du trek

  • Premier jour de randonnée : Landmannalaugar - Alftavatn

  • Deuxième jour de randonnée : Alftavatn - Ermstrur

  • Troisième jour de randonnée : Ermstrur - Thorsmork

  • Au lendemain de la fin du trek


Les îles Vestmann sur un coup de tête

  • Et pourquoi pas ?

  • Une journée sur l'île principale

La rencontre qui a marqué mon voyage en Islande


Direction Nord ou Sud ?


Le Norde de l'Islande


Mon dernier conducteur ... celui qui me fera revenir en Islande


La boucle est bouclée !

 

Août 2022


Faire le tour de l'Islande en levant le pouce ; c'est le défi que je me suis lancée durant les deux dernières semaines d'août 2022 ! Un beau challenge dont l'objectif était de m'ouvrir aux autres et de laisser place à l'imprévu.


Ces derniers temps, j'ai fait le constat qu'à force de vouloir contrôler notre quotidien, on oublie de vivre instantanément. Le chemin de notre vie est souvent tracé d'avance et ne laisse place à aucune surprise. Mais à tout savoir d'avance, à quoi bon le vivre ?


C'est pourquoi j'ai choisi de vivre cette aventure différemment ; j'allais laisser le destin de mon périple islandais entre les mains des conducteurs qui croiseraient ma route... Ça peut en effrayer certains, mais moi ça me réjouissait !


Le 18 août, je partais donc avec mon sac à dos rempli d'une tente, d'une popote et de tout le matériel de camping nécessaire pour faire face aux nuits d'été islandaises.




PREMIÈRE EXPÉRIENCE MAGIQUE EN ISLANDE : OBSERVER UN VOLCAN EN ÉRUPTION


Quelques semaines avant mon départ pour l'Islande, j'apprends que le volcan Meradalir, situé au sud ouest du pays, entre en phase d'éruption. Les journées passent et je regarde les informations locales régulièrement pour suivre l'évolution de la situation. Je me réjouis déjà à l'idée de pouvoir observer ce phénomène naturel spectaculaire... le genre d'expérience qu'on ne vit probablement qu'une fois dans sa vie.


Vendredi 18 août, j'atterris à Reykjavik en fin de matinée. Je sors de l'aéroport et tends le pouce dans l'espoir qu'une voiture m'emmène directement à Grindavik, un village de pêcheurs situé à proximité du volcan. J'ai déjà voyagé en autostop auparavant à travers l'Irlande et l'Andalousie, mais mon pouce est un peu hésitant ce matin...


Après quelques minutes d'attente à peine, un monsieur aux cheveux blancs déporte sa camionnette sur le côté de la route et abaisse sa fenêtre pour me demander ma direction. C'est un poissonnier islandais qui est originaire de Grindavik, là où je compte me rendre ! Je jette aussitôt mon paquetage à l'arrière de son véhicule qui sent le poisson frais à plein nez et nous prenons la route. Il s'appelle Ole et parle très bien anglais, comme la majorité des islandais que je rencontrerais durant ce périple. Je lui explique que je me rends à Grindavik pour randonner jusqu'au fameux volcan actuellement en éruption. Il me dépose alors au camping du village pour que je puisse y déposer une partie de mes affaires pendant que je randonne vers le volcan.


Arrivée à destination, la réception est fermée, impossible donc de laisser mes affaires. Je me dirige vers les poubelles du camping où sont entreposées plusieurs bouteilles de gaz, pour la plupart vides. J'en trouve finalement une quasiment pleine, je la garde précieusement pour le reste de mon séjour. Je me rends ensuite à la brasserie du village pour manger mon premier fish'n'chips islandais ! Au restaurant, je fais la connaissance d'un couple de français qui m'offre gentiment de me déposer au départ de la randonnée qui mène vers le volcan. J'accepte volontiers.


J'entame une randonnée de 2h à travers des champs de lave. En marchant, j'aperçois à certains endroits des fumerolles qui émanent de la lave encore chaude. Je sens que je me rapproche !



Les derniers pas dévoilent enfin le cratère dans lequel la lave d'une couleur orange vive jaillit. Je ne retiens pas les quelques larmes de joie qui coulent de mes yeux et j'accélère mes pas pour me rapprocher.


Waw, quel spectacle.



Après ces premiers moments intenses, un Polonais et son neveu m'emmènent jusqu'à Reykjavik, la capitale du pays, où une amie islandaise doit me récupérer le lendemain.



REYKJAVIK : UNE MÉTROPOLE NORDIQUE VIBRANTE


Après une nuit venteuse mais plutôt confortable passée au camping de Reykjavik, je pars visiter le centre ville de la capitale. En bord de mer, il m'est presque impossible de marcher à cause des bourrasques de vent qui ne cessent de me projeter de gauche à droite. Je déambule dans les rues avec mon énorme sac à dos, je passe devant l'église à l'architecture assez originale de la ville. À travers les vitrines, j'admire ces pulls tricotés avec de la laine de mouton, typiquement islandais.




UNE NUIT DANS UNE FERME ISLANDAISE


En début d'après-midi, Tobba, une islandaise de mon âge que j'avais rencontrée lors de mon volontariat au Costa Rica vient me récupérer au centre ville de Reykjavik. Cela fait 4 ans que je ne l'avais plus vue ! Je l'avais prévenue de mon arrivée en Islande et elle m'avait invitée à passer une nuit chez elle pour commencer mon voyage. Elle m'emmène donc en direction du Nord-Est, à 1h30 de route, où se trouve la ferme où elle vit.



En arrivant sur les lieux, je découvre une belle ferme au toit rouge où cohabitent taureaux, vaches, moutons et chevaux. Tobba m'explique que c'est son frère qui reprendra la ferme plus tard. Lors de mon arrivée il est en train de traire les vaches, il est déjà très investit dans le travail de la ferme. Je mets la main à la patte moi aussi, en les aidant pour la traite des vaches. On part ensuite faire une petite balade à cheval. Je découvre alors les chevaux islandais, une race assez spéciale dont Tobba m'explique les principales caractéristiques. Ces chevaux peuvent se déplacer à 5 allures différentes !



En rentrant de la balade, le conjoint de Tobba est déjà aux fourneaux ! Ils nous concoctent un bon filet de mouton grillé au barbecue, accompagné de pommes de terres du jardin et d'une sauce crémeuse à base d'un fromage local épicé au poivre. Un vrai régal !




LE TREK LAUGAVEGUR, DANS LES HIGHLANDS ISLANDAIS


Rejoindre Landmannalaugar en autostop : un vrai défi


Le lendemain matin, il est temps pour moi de reprendre la route pour me rendre à Landmannalaugar, un campement situé dans les Highlands. Celui-ci marque le début du trek Laugavegur, un sentier de randonnée de 55 kilomètres qui relie Landmanalaugar à Thorsmork. Il se divise en 4 étapes de 5 à 7h de marche chacune.



Tobba me propose de me déposer sur une route un peu plus passante à un quart d'heure de route de la ferme, proposition que j'accepte volontiers en voyant le désert qui entoure la ferme. Je m'installe à l'intersection où elle me déposa et je lève mon pouce dès qu'un des rares conducteurs en ce dimanche matin passe devant moi. Finalement il ne m'aura fallu qu'une vingtaine de minutes avant qu'un couple de danois ne m'embarque. Ils se rendent au parc national de Thingvellir, à mi-chemin de ma destination. Une belle avancée pour moi !



La deuxième étape de mon trajet s'annonce un peu plus compliquée. Les nombreux touristes qui défilent devant moi ne semblent pas enclin à accueillir une autostoppeuse à bord de leur véhicule. Ils sont tous en train de visiter les différents points d'intérêts du fameux Cercle d'Or. Après 2 heures d'attentes, deux jeunes Hongroises me proposent de faire la route à bord de leur van aménagé jusqu'au prochain village.



La dernière portion du trajet est celle que je redoute le plus.... La piste qui mène à Landmannalaugar n'est praticable que par les véhicules 4x4 ! Il me faut trouver une bonne étoile qui s'y rend également avec le véhicule adéquat. C'est finalement un pickup de secouriste qui m'y emmènera ! Le secouriste islandais et sa femme se rendent là-bas pour dépanner des pneus à leurs collègues. Ils ont pour habitude de prendre chaque auto-stoppeur qu'ils croisent puisqu'ils ont eux-même voyagé de cette manière dans leur jeunesse. La chance me sourit !


Pendant les deux heures de route, j'écoute attentivement leurs bons conseils. Ils connaissent bien le trek que je m'apprête à effectuer puisqu'ils portent régulièrement secours à des randonneurs en hypothermie ou en extrême fatigue.



On traverse rivières après rivières, on croise peu de monde, exceptés quelques Landrover et des cavaliers. Ils me font goûter à leur pêché mignon - du poisson séché - que je fais mine d'apprécier pour ne pas les décevoir. J'admire les paysages qui défilent entre les gouttes qui ruissellent sur la vitre. C'est si différent de ceux dont j'ai l'habitude de voir...



Premier soir au camp de départ du trek


Arrivée au camp de Landmanalaugar, je les remercie dignement et pars installer ma tente. Malgré la température extérieure de 5 degrés, j'enfile...mon maillot de bain ! Une source chaude naturelle coule à proximité du refuge. Une bonne façon de se relaxer avant d'entamer l'effort.



Premier jour de randonnée : Landmannalaugar - Alftavatn


Le lendemain matin, je me réveille avec les premiers rayons du soleil aux alentours de 6h. Je remballe mes affaires et ma tente, je prends quelques gâteaux secs en guise de petit déjeuner et j'enfile mon sac de 20kg sur mon dos. Autour de moi, le campement est encore endormi, on dirait bien que personne n'est décidé à partir de si tôt ! Je suis la première sur le départ.



Le sentier grimpe beaucoup lors de cette première étape, comme me l'avait décrit le secouriste. Je croise quelques moutons et quelques fumerolles qui émanent du sol. Une odeur de souffre assez désagréable accompagne ces sources de chaleur.



Plus je monte en altitude, plus la météo change. Je me retrouve dans les nuages, marchant sur de la neige par endroit, avec une pluie constante qui s'abat sur moi. Je ne vois plus grand chose du paysage qui m'entoure. J'arrive au campement Hrafntinnusker qui marque la fin de la première étape à midi. Je mange un bout et décide d'enchaîner avec la deuxième étape. Le sentier grimpe encore un bon moment avant de descendre dans une vallée verdoyante en fin d'après-midi. J'arrive au campement Alftavatn vers 18h.


Information pratique : en août 2022, un emplacement de tente coûtait 22€ par personne (avec douche incluse) dans chacun des campings présents le long du trek Laugavegur.


Deuxième jour de randonnée : Alftavatn - Ermstrur


Au réveil, je sens les rayons du soleil réchauffer un peu ma tente. J'ouvre la tirette et sors ma tête... Le ciel est bleu ! Quel plaisir pour entamer cette deuxième journée d'effort.



Tout au long de la journée, je traverse des rivières et je marche dans des champs de lave. J'arrive au bout de cette 3ème étape vers 16h : au refuge Ermstrur.




Troisième jour de randonnée : Ermstrur - Thorsmork


Dernier réveil sur le trek, j'entends quelques gouttes glisser sur la toile de ma tente. Je me rendors quelques minutes et cela suffit à faire réapparaître le soleil.



Le paysage est encore très différent aujourd'hui. Je traverse des rivières avec un courant un peu plus important que la veille. Je suis contente d'avoir pris mes bâtons de randonnée pour me stabiliser.




Une dernière descente me fait arriver au dernier refuge : Thorsmork.



3 jours. 55 kilomètres. 1700 mètres de dénivelé positif. Des paysages irréels et de belles rencontres avec des randonneurs du monde entier. Le plus beau trek de ma vie.



Au lendemain de la fin du trek


À mon réveil au camp de Thorsmork, situé fin fond d'une vallée, j'ai du mal à trouvé un chauffeur. Les seuls véhicules qui passent par ici sont des rangers ou des bus de transfert. Je me résigne donc à prendre le bus jusqu'au village le plus proche. L'expérience est plutôt fun puisque ces bus sont assez atypiques ; les pneus sont gigantesques de façon à ce que le véhicule puisse facilement traverser les rivières.



LES ÎLES VESTMANN SUR UN COUP DE TÊTE



Et pourquoi pas ?


Je descends du bus à la station service de Hvolsvollur, où je m'arrête prendre un bon gros repas. Je suis affamée après ces quelques jours de marche. Pendant le repas, j'entends une jeune fille qui discute de son voyage avec deux dames américaines assises à la table d'en face. Elle leur explique qu'elle se rend sur les îles Vestmann, situées non loin d'ici, à bord d'un ferry qui partira d'ici quelques heures ce soir là. Intriguée par l'existence de ces îles, j'en profite pour faire quelques recherches sur mon téléphone pendant que je mange.


A la fin du repas, j'échange avec cette jeune fille du nom de Beatrise qui vient de Lettonie. Elle m'explique que c'est la première fois qu'elle voyage seule. Je lui propose de venir avec elle sur le ferry en direction de ces îles et je la convaincs même de faire du stop avec moi jusqu'au port.



Le trajet vers les îles Vestmann


Une première expérience pour elle qui s'avère être un vif succès puisque la première voiture qui passe devant nous s'arrête immédiatement pour nous embarquer. Un couple d'Américains qui s'apprête également à prendre le ferry de 20h45, c'est parfait, on partage le trajet avec eux ! Durant le trajet à bord du ferry, le ciel nous offre un feu d'artifices de couleurs merveilleuses, un beau spectacle !


​Information pratique : L'aller-retour en ferry vers les îles Vestmann coûte environ 30€. La traversée dure 45 minutes.


Une journée sur l'île principale


Arrivée sur l'île, nous quittons les américains avant de nous séparer également. Je me rends au camping situé à une vingtaine de minutes de marche depuis le port.

Information camping sur l'île Vestmann : j'ai posé ma tente au "Glamping & Camping" à côté du terrain de golf, au prix de 16€ par nuit, douche incluse. Le camping est équipé d'une cuisine commune, ce qui est plutôt pratique pour pouvoir cuisiner.

Le lendemain, je pars faire le tour de l'île à pied en suivant le sentier balisé en jaune. Celui-ci parcourt une vingtaine de kilomètres et permet de longer toute la côte de l'île Vestmannaeyjabaer. Le long de la randonnée, j'aperçois plusieurs îles et îlots au large de l'océan. Il y a 18 îles qui composent l'archipel Vestmann, mais elles sont toutes inhabitées sauf la plus grande.



A la fin de la journée, je monte en sommet du volcan Elfell dont la dernière éruption date de 1973. Cette dernière a beaucoup marqué les habitants de l'île. Elle a causé l'évacuation de 5 000 personnes, dont seule la moitié est revenue sur l'île, un an plus tard.



LA RENCONTRE QUI MARQUÉ MON VOYAGE EN ISLANDE


De retour des îles Vestmann, je décide de m'adresser directement aux chauffeurs qui s'apprêtent à quitter le parking à bord de leur véhicule pour savoir s'ils aurait une place pour m'accueillir. Technique très efficace puisque j'obtiens une réponse positive dès ma première sollicitation. Deux allemandes me déposent donc à l'intersection de la Route 1. Celles-ci se dirigent vers l'Ouest pour rejoindre Reykjavik, je ne peux donc pas poursuivre le trajet avec elles, puisque je me rends vers l'Est.


Cela faisait bien une heure que j'attendais une voiture ce matin là, levant mon pouce à chaque passage d'un véhicule et brandissant ma pancarte indiquant le village de Vík. Un 4x4 de location s'arrête finalement à hauteur de mon intersection. Le couple âgé d'une soixante d'années au volant me fait signe de monter à bord. Je m'empresse de mettre mon sac sur mon dos et me précipite vers le véhicule, malgré le poids conséquent de mon paquetage qui me rappelle rapidement les lois de la gravité.



Ils s'appelle Donna et Derrick et viennent d'un coin reculé de Caroline du Nord, aux États-Unis. Ils sont en Islande pour deux semaines. Ils m'expliquent qu'ils se rendent également à Vík, où ils passeront la nuit ce soir là, et qu'ils comptent s'arrêter en cours de route pour voir quelques cascades. Ayant moi aussi envie de découvrir les trésors du pays, je leur indique avec enthousiasme que ce plan me convient parfaitement.


On entame ainsi cette belle journée ensoleillée en suivant les traces de la "Road 1", cette unique route qui fait le tour de l'Islande.

Plus loin, Derric décide d'emprunter aléatoirement une des pistes non goudronnées menant vers l'intérieur des terres pour prendre un peu de hauteur. J'ai l'impression qu'il aime bien sortir des sentiers battus dans l'espoir de découvrir des trésors cachés. Il a raison, allons-y ! La piste grimpe le long d'un glacier pendant plusieurs kilomètres, jusqu'à ce que ce dernier empiète sur la piste, nous contraignant de rebrousser chemin. On prend d'abord le temps d'admirer le panorama qui s'offre à nous à l'aide des jumelles que Derric a pris le soin d'emporter. Un vrai explorateur ! On aperçoit les sommets avoisinants au premier plan et une longue plage de sable noir au loin.



Nous rejoignons le village de Vík dans l'après-midi, où nous nous souhaitons mutuellement une bonne continuation avant de nous quitter.



LA PLAGE DE SABLE NOIR DE REYNISFJARA


En fin d'après-midi, j'entame une randonnée de deux petites heures au départ du village de Vik pour rallier une plage très connue en Islande : Reynisfjara. En arrivant sur la plage, je découvre d'énormes piles de basalte ainsi qu'une géante grotte aux formations rocheuses très uniques. Ce soir là, l'océan Atlantique est déchaîné et les vagues se jettent violemment sur la plage. La scène est époustouflante.




LA LAGUNE DE JÖKULSÁRLÓN


Ce matin là, ce sont Laurence et Françoise, deux femmes belges d'une cinquantaine d'années, qui me font monter à bord de leur voiture. Après m'avoir récupérée à la sortie du petit village de Vík, nous parcourons 280 kilomètres le long de la côte sud de l'Islande en direction de l'est.



Les paysages défilent, les cascades s'enchaînent à ma gauche tandis que les plages de sable noir s'alignent à ma droite. Pendant les quelques heures de route, nous échangeons sur nos vies respectives, Laurence me raconte que sa fille a mon âge et qu'elle aurait adoré partager ce voyage avec elle.


En fin de matinée, nous arrivons dans le parc national de Vatnajokull où se trouve le lac glaciaire de Jökulsárlón. Nous marquons un arrêt ici le temps d'admirer ce spectacle saisissant que nous offre la nature.



Sur ces eaux d'un bleu profond flottent des blocs de glaces provenant du glacier Breidamerkurjökull. Une colonie de phoques sauvages s'amusent à nager entre les icebergs pendant que différentes espèces d'oiseaux se laissent paisiblement transporter par ces blocs flottants.



La nature silencieuse et si puissante... c'est toute la magie de l'Islande.



PLAGE DE STOKKSNESS


Après avoir parcouru une bonne partie de la côte sud du pays en compagnie de Françoise et Laurence, je me fait déposer au camping de la plage de Stokksness où je passerai la nuit. Avant que la nuit ne tombe, j'en profite pour me rendre sur cette plage qui est l'une des plus belles du pays, avec la montagne Vestrahorn en arière-plan.




NORD OU SUD ?


Ce matin là je me réveille sans trop savoir quelle direction prendre pour la suite de mon voyage. Il me reste à peine 5 jours avant que je ne reprenne l'avion pour retourner en France, et je suis dubitative quant au fait que cela suffise pour parcourir la partie nord du pays... Mais je n'ai aucune envie de repartir par le Sud que je connais déjà...


Finalement, je me dis que je vais laisser mon destin entre les mains du prochain conducteur. Là où il ira, j'irai ! Voilà, c'est décidé.


Au bout de 20 petites minutes d'attente au bord de la route, deux jeunes filles des Pays-Bas m'embarquent en direction du Nord ! Elles se rendent au canyon Studlagil, je décide donc de venir visiter ce lieu extraordinaire avec elles.



LE NORD DE L'ISLANDE


Le canyon Studlagil


Après environ 5h de route avec ces jeunes hollandaises, nous arrivons enfin sur les lieux. Situé au Nord-Est de l'Islande, le canyon Studlagil est sans doute le plus beau canyon du pays avec sa couleur turquoise intense et ses incroyables colonnes de basaltes aux formes étonnantes. Pour y accéder il nous a suffit d'emprunter un sentier d'environ 3 kilomètres depuis le parking.



Je quitte le canyon en fin d'après-midi en espérant trouver une voiture qui m'emmènera plus au Nord, en direction de Myvatn, une région réputée pour son activité géothermale. C'est un couple d'Italien qui m'emmène pour la première partie du trajet avant de me déposer à une intersection, où ils quittent la Route 1 pour se rendre dans un autre village. Je reste donc à attendre en bord de la Route 1 pendant une bonne heure avant qu'un norvégien me récupère et m'emmène jusqu'au camping de Myvatn. Houra ! J'ai bien cru que j'allais installer ma tente au bord de la Route 1 ce soir là.



Myvatn et sa zone géothermale



Ce jour là, je venais de passer la journée à explorer cette zone géothermique surprenante et je devais retourner au camping du village pour y récupérer mes affaires avant de reprendre la route. J'étais donc en train de marcher au bord de la route 1 pendant une bonne heure, mettant un pied devant l'autre de manière très répétitive en me rappelant les inconvénients du voyage solo. C'est à ce moment là qu'un véhicule Duster bleu foncé s'arrête à ma hauteur de l'autre côté de la route. La vitre se baisse et j'entends le chauffeur s'exclamer "Hey, it's Bianca !!". Je tourne la tête, me demandant qui pouvait bien connaître mon nom ici... et aperçois Derric et Donna ! Une vraie lueur venue éclairer ma journée.



Je traverse immédiatement la route pour les rejoindre, heureuse d'avoir de leurs nouvelles. Ni une ni deux, ils me font à nouveau de la place à l'arrière de leur véhicule et m'invite à monter. Je leur fais pars de mes dernières aventures et ils m'indiquent leur destination du jour. Ils se rendent à Akureyri, une ville où j'espérais dormir ce soir là, c'est parfait ! On passe au camping récupérer mes affaires puis on continue la route. Sur le trajet, on s'arrête à Godafoss, une autre cascade qui vaut le détour.



Avant de me déposer au camping d'Akureyri, Derric sort de la voiture et étale sa grande carte d'Islande sur le pare-brise. Il m'indique de son index le trajet qu'ils prévoient de parcourir le lendemain et me propose de me joindre à eux si cet itinéraire me convient. J'étudie la carte, sachant qu'il me reste 2 jours pour rejoindre l'aéroport, il me faut donc doucement rejoindre la côte ouest. Leur itinéraire me permettrait de m'en rapprocher, j'accepte donc leur proposition.


Le lendemain matin, nous nous retrouvons au centre ville où nous prenons un bon petit déjeuner ensemble avant d'entamer la route. Nous longeons les fjords du Nord ouest, sous la pluie constante. Les paysages sont très différents de ceux du sud. Il y a moins de civilisation de ce côté du pays, tout est plus sauvage.


Nos chemins se séparent en début d'après-midi, après avoir partagé un déjeuner local dans un hameau au nom imprononçable. Avant que je parte, Donna me fait promettre de leur envoyer une carte postale de chaque pays dans lequel je me rendrai dorénavant, pour leur insuffler l'envie de voyager davantage.


Le voyage en autostop est une aventure humaine avant tout. Merci Donna et Derric !



MON DERNIER CONDUCTEUR... CELUI QUI ME FERA REVENIR EN ISLANDE


Derric et Donna m'ont déposée à une intersection où la Route 1 croise une autre petite route menant à leur destination. Je dois donc poursuivre ma route vers l'ouest pour rejoindre Reykjavik puisque mon avion décolle le surlendemain. Non seulement je suis un peu triste de les avoir quittés mais en plus il pleut des cordes. J'enfile mon sur-pantalon imperméable et je me positionne sans trop d'espoir, le pouce tendu à chaque passage de véhicule en espérant que quelqu'un ait pitié de moi et s'arrête rapidement.


Au bout de 10 minutes à peine, un jeune homme dans un 4x4 s'arrête et fait de la place à l'arrière de son véhicule pour positionner mes affaires. Il se rend justement à Reykjavik, quel miracle ! On passe alors toute l'après-midi à rouler et à se raconter nos vies. Il vient de Lituanie et est guide de glacier en Islande depuis 5 ans. Il m'explique son métier et sa passion pour les montagnes.



Finalement on va manger un bout le soir ensemble et il me donne son contact en se portant volontaire de montrer les glaciers si je revenais en Islande.



LA BOUCLE EST BOUCLÉE !


Les quelques appréhensions avec lesquelles je suis partie se sont envolées dès les premières voitures et ce voyage n'a finalement été qu'un enchaînement de bonnes surprises.


Ce sont eux qui ont marqué mon aventure... ces voyageurs et ces locaux qui ont choisi de m'accueillir dans leur voiture et de partager une partie de ce voyage avec moi.


Je me souviendrai des traversées de rivières en 4x4 dans les Highlands , de ces histoires d'un islandais passionné à propos des montagnes de son pays , de ce couple d'Américains qui m'a recroisée à l'autre bout de l'île , de ce photographe lituanien qui m'a improvisé un shooting dans les champs de lave , de ce poissonnier islandais dont la camionnette sentait à plein nez , de cette jeune lettonne qui s'est essayée au stop avec moi ...


Merci à eux, merci l'Islande !


 

Finalement je suis retournée en Islande un mois après ce voyage, en octobre 2022, pour y passer à nouveau deux semaines dans l'espoir d'apercevoir des aurores boréales...

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